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Publié par Esprit Nature

Le sel : un élément simple mais vital

Objet de convoitise depuis la plus haute antiquité, le sel laisse des traces dans nos civilisations.

C'est un des premiers et des plus importants éléments de la civilisation.

Pour les peuplades primitives c'est une offrande aux dieux et les grandes civilisations sont originaire des contrées où le sel est présent : la Mésopotamie, l'Egypte et tout le pourtour méditerranéen. Très vite, cet élément vital sert dans le troc où il devient monnaie. Les soldats romains reçoivent en paiement de leurs services une certaine quantité de sel, le «salarium», formé à partir de sal, désignant le «sel», à l'origine du mot salaire. Sal est aussi à l'origine de nombreux mots comme : salicorne, salpêtre, sauce ... et même saugrenu. Quelle idée ?

 Très tôt on s'est aussi aperçu de ses vertus conservatrices. Le sel permettant de conserver la viande et les poissons pêchés pendant quelques mois, les Romains conservent ainsi la nourriture. Au cours des navigations, les équipages des grands bateaux en bois qui partent à la conquête des terres lointaines, l'utilisent abondamment. La cargaison de sel embarquée au port et mise à fond de cale faisait une protection de la coque, assurant une plus longue vie au navire.

 Dans les campagnes, le sel était aussi utilisé, il servait à conserver la viande de porc dans de grands pots de terre ou de grès appelés: charniers. Le beurre aussi était conservé de cette façon. Dans les périodes où le beurre était abondant; on le salait pour le garder en cas de périodes moins favorables. Cette technique, modifiée, est encore utilisée de nos jours dans les usines de «Conserveries et Salaisons».

 En agriculture le sel marin était utilisé comme engrais où il donnait semble-t-il de bons résultats. Les Hollandais surtout, mais aussi les Irlandais ont fait de grosses consommations de sel marin comme engrais.


Le sel en bain de pieds contre les : foulure et les entorse de la cheville

Les différents sels :

 

Si le sel est extrait de l'eau de mer, il prend alors le nom de sel de mer. Lorsqu'il est extrait de mines ou de carrières, il prend le nom de sel gemme.

 

Le sel : sérum physiologique sinus    LE SEL GEMME

 

Il provient de l'évaporation d'anciennes mers intérieures.

Il provient de l'évaporation d'anciennes mers intérieures ou de la cristallisation d'eau salée infiltrée au travers de roches volcaniques. La terre dans ses profondeurs en renferme des masses considérables. Très souvent, le sel gemme est mêlé à des matières terreuses, qui selon leur nature le teintent en gris, en jaune ou même en rouge.

Pour exploiter ces gisements souterrains, le sol est foré, on installe des sondes par lesquelles de l'eau est envoyée jusqu'à la couche de sel. Rendue à cette couche, l'eau dissout le sel jusqu'à en être saturée. Il ne reste plus qu'à pomper cette eau et à en recueillir le sel par évaporation.

On trouve du sel gemme en Europe : Allemagne, Pologne et France. En France, les gisements de sel sont en Lorraine (Saint-Nicolas-de-Port), en Franche-Comté (Lons-le-Saunier) et dans le sud-ouest (Salies de Béarn). En Lorraine, un atelier de production de sel datant de l'âge de bronze a été retrouvé : l'eau salée était mise à bouillir dans des godets d'argile qui étaient brisés pour en extraire le sel sous forme de pains. En Alsace, on exploite des couches de potasse.

Dans un pays très chaud comme le Niger, le sel gemme revêt même une importance toute particulière, puisqu'il est considéré comme un aliment vendu sur les marchés. Au Niger, le sel gemme n'est pas profond, il affleure la croûte terrestre supérieure, c'est pourquoi les habitants de ces régions ont creusé le sol pour faire des sortes de bassins de décantations où l'eau finie par s'évaporer pour ne laisser que le sel qui sera récupéré puis vendu. Ces morceaux de sel, produits dans des salines, sont si précieux qu'ils sont parfois sculptés.

Cette technique n'est pas sans rappeler la technique utilisée dans les régions des marais salants de Guérande (en breton Gwen Ran, signifiant : "pays blanc"), pour la récolte du sel.

 

Le sel dégage les sinus (composition du sérum physiologique) et est aussi utilisé pour nettoyer les plaies variqueuses et contre certains eczémas.    LE SEL DE MER

 

Issu de l'effet conjugué du soleil et du vent.

Les eaux salées représentent 90 % de toutes les eaux du globe et il y a entre 30 et 35 g de sel par litre d'eau de mer. La concentration la plus forte est située en Mer Morte avec 90g/l. En France, le sel de mer est exploité de manière agricole sur le littoral Atlantique : Charente, Vendée, Loire-Atlantique, et l'île de Noirmoutier.

Ces marais salants comportent trois bassins pour l'exploitation : une vasière où est stockée l'eau de mer, le «gobier» où elle est concentrée, la saline où à lieu la cristallisation. Celle-ci est divisée en billets et c'est là que les saliculteurs, à l'aide de grands râteaux de bois, récoltent le sel pratiquement chaque jour de l'été. C'est sous l'effet conjugué du soleil et du vent que l'eau s'évapore.

A l'entrée de la vasière, l'eau de mer est à 18°C avec une teneur en sel de 34 g/l. A la sortie, l'eau est à 22°C et en contient 40 g/l ; au départ du «gobier», l'eau est à 28°C avec une salinité de 50 g/l. Dans le premier "faré" l'eau arrive avec une sa­linité de 50 g/l, rapidement, elle atteint une température de 32°C. Au dernier "faré" la salinité est d'environ 200 g/l ; dans les "adernes" l'eau atteint une salinité d'environ 250 g/l; dans les"oeillets", où le sel est récolté, la tempé­rature de l'eau est à environ 37,5° C, et la concentration en sel atteint 300 g/l.

Les constituants primaires des sels marins sont, par ordre d'importance, les ions chlore Cl- (18,98 g/kg), sodium Na+ (10,56 g/kg), sulfate SO42- (2,65 g/kg), magnésium Mg2+ (1,27 g/kg), calcium Ca2+ (0,40 g/kg) et potassium K+ (0,38 g/kg). Sauf pour le calcium dont la quantité peut varier d'un endroit à l'autre, la proportion entre chacun des ions est assez constante à la grandeur des océans. Avec d'autres ions en quantité moindre, comme le cuivre, le zinc, le fer, le manganèse, et même le nickel, le cobalt et le fluor, ces principaux ions comptent pour 35 g/kg en moyenne dans les océans, soit 35‰, la salinité dite normale de l'océan. L'eau marine contient en effet une quantité relativement importante de « sels » dissous (et non uniquement du sel, Na Cl).

Le sel marin :

Il existe plusieurs sortes de sel de mer :

- le gros sel ou sel gris

- la fleur de sel

- le sel méditerranéen

1) Le gros sel ou sel gris

Il est formé de cristaux dont la taille est variable. La couleur grise est due à l'argile constituant le fond des bassins, celle-ci étant entraînée avec les eaux-mères au moment de la récolte.

2) La fleur de sel :

Elle est formée de cristaux fins et légers qui flottent en larges plaques à la surface de l'eau des oeillets. Autrefois, elle était récoltée par la femme du paludier pour son propre compte. Puis sa production a été abandonnée. Aujourd'hui elle est récoltée et commercialisée de nouveau.               .

Le marais produit dix à vingt fois moins de fleur de sel que de gros sel, car son apparition est irrégulière et tous les paludiers ne la récoltent pas. Il faut en effet surveiller chaque jour sa formation dans les oeillets, ce qui prend beaucoup de temps et souvent en vain. On comprend que sa «cueillette» soit parfois délaissée malgré son prix dix fois supérieur à celui du gros sel. Globalement, la composition chimique de la «fleur de sel» est la même que celle du gros sel.

3) Le sel méditerranéen :

Sa forme est à peu près semblable au sel guérandais, mais sa composition chimique varie quelque peu. Il est plus riche en sodium, mais moins dans les autres éléments.

Les salins méditerranéens sont beaucoup plus importants et la production peut être de 1.000.000 de tonnes. A la fin de l'été, la couche de sel atteint 25 à 30 cm et la récolte mécanisée est spectaculaire, d'autant plus qu'elle est le résultat d'une activité importante tout au long de l'année.

Le sel : un élément nécessaire à la vie.

En parlant du sel, le célèbre humoriste Jean Charles disait: «cette chose qui donne un goût fade aux aliments quand on oublie de l'y ajouter». Pour nous humains, le sel est beaucoup plus que cela ! Il est nécessaire à la vie.

C'est grâce à lui que l'organisme retient l'eau qui constitue environ 70% du corps. En été lorsqu'il fait chaud, on transpire! Or la sueur est salée. Elle contient du sel, c'est-à-dire un ensemble de sels minéraux qui exsude de l'organisme; il faut donc le remplacer, c'est pourquoi on recommande aux soldats en campagne dans les régions chaudes de boire le moins possible pour ne pas trop transpirer et d'ajouter 1 à 2 grammes de sel par litre d'eau contre l'hypochlorémie produite par la transpiration.

Le gros sel a, par sa composition, des qualités diététiques mais aussi thérapeutiques. Le sel gris, contient beaucoup plus de sels minéraux que les sels fins que nous achetons dans le commerce.


Le sel est utilisé pour dissoudre les huiles essentielles (HE) dans l'eau du bain

Quelques utilisations thérapeutiques du gros sel.

Les bains de gros sel sont connus de beaucoup et toujours utilisés dans les cas de foulure ou d'entorse de la cheville. Mettre une poignée de gros sel pour environ 5 litres d'eau chaude; faire un bain de pieds prolongé.

Il est aussi utile pour dissoudre les HE dans l'eau du bain. Hydrophobes, les HE ne sont pas miscibles à l'eau. Pour les solubiliser, mettre une poignée de gros sel marin dans un verre et 10 gouttes d'HE pour 100 l d'eau. Ce verre sera placé sous le robinet de la baignoire, sous l'action de l'eau, le sel en se dissolvant répandra l'HE. L'HE de Romarin est tonique alors que l'HE de Lavande est calmante.

Inhalation:

1 cuillérée à café de gros sel pour un bol d'eau chaude, à respirer environ 5 minutes.

Cette utilisation du sel n'est pas sans rappelé le sérum physiologique utilisé pour dégager les sinus, (composition du sérum physiologique: 9 g de chlorure de sodium pour 1 litre d'eau bouillie).

Le sérum physiologique est aussi utilisé pour nettoyer les plaies variqueuses et contre certains eczémas. Ces applications rejoignent les travaux du Dr de Lauture qui dans sa thèse de médecine en 1960 avait déjà signalé l'effet spasmolytique de l'eau de mer. Des travaux plus récents ont mis en évidence l'effet relaxant musculaire des eaux mères (les eaux mères sont les eaux dont le paludier retire le sel) sur la fibre musculaire lisse.

 

      Alain TESSIER

Ethnobotaniste
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