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Publié par Phytovox et Esprit Nature

Le coquelicot est un bon remède calmant de la toux, antitussif des toux sèches de type « coqueluche ». Cette plante médicinale est expectorante, pectorale et adoucissante, elle calme les irritations de gorge et est antalgique. Le coquelicot agit sur les affections ORL et oculaires et les abcès. La plante médicinale lutte contre les insomnies, apaise les frénétiques, est calmante, sédative avec un effet anxiolytique.

 

Originaire de Méditerranée orientale, Bulgarie ou Turquie, le Coquelicot (Papaver rhoeas) est une plante annuelle polymorphe à racine pivotante, commune sur les sols calcaires de toute l'Europe. La tige de 50 à 70 centimètres est cylindrique, rameuse, dressée, fragile, couverte de poils rudes. Les feuilles pubescentes, alternes, sont profondément divisées en segments étroits, allongés, aigus et dentés, d'un vert plus ou moins foncé, parfois jaunâtres. Les fleurs, grandes, à quatre pétales d'un beau rouge vif, solitaires à l'extrémité des rameaux, sont visibles de mai à septembre. Le fruit est une petite capsule glabre, ovoïde et conique qui renferme un grand nombre de petites graines brunâtres. Autrefois abondant dans les moissons, le coquelicot a aujourd’hui déserté les cultures trop fortement amendées.

Cette espèce se distingue du Pavot douteux (Papaver dubium L.) par sa capsule courte et oblongue et du Pavot argémone (Papaver argemone) assez semblable par sa couleur, mais dont les pétales ne se chevauchent pas et sa capsule est velue. Le Pavot hybride (Papaver hybridum) est lui aussi très voisin du coquelicot, mais ses pétales sont plus sombres et tachés de noir à la base et sa capsule est velue. Le Pavot doré ou Coquelicot d'or, Papaver rhaeticum, est une espèce montagneuse rencontrée dans les Alpes et les Pyrénées. Les fleurs peuvent être jaunes, orangées, cependant, dans les Pyrénées elles sont souvent blanches.

    Le coquelicot est un bon remède calmant de la toux, antitussif des toux sèches de type « coqueluche ». Cette plante médicinale est expectorante, pectorale et adoucissante, elle calme les irritations de gorge et est antalgique.

Longtemps appelé « pavot », ce n'est qu'au 15e siècle, que pour sa ressemblance avec une crête de coq, il porte comme ce volatil le nom de coquerico, sans doute en raison de cocorico, l’onomatopée du cri du coq. Il se répand d’abord en coquelicoq  puis coquelicoz, avant de devenir coquelicot. Comme en médecine traditionnelle, il est employé contre la coqueluche et comme dans cette affection on « chante le coq ». Le coquelicot est un bon remède antitussif des toux sèches de type « coqueluche ».

Le coquelicot est utilisé depuis les temps anciens. Des restes de guirlande de coquelicot ont été trouvés dans les tombes égyptiennes, auprès des pharaons. Cette plante était aussi consommée comme alimentaire par les anciens Grecs. Ils mangeaient les jeunes feuilles en salade, et cette coutume s'est maintenue en Italie jusqu'au XVIe siècle. Les Grecs et les Romains utilisaient les graines comme condiment, et les mêlaient également à leurs gâteaux tant par goût que par hygiène, pour « relacher le ventre ».

Dans les campagnes, les feuilles de Coquelicot cuites avec d’autres herbes, constituaient un potage appelé « Bourbouillado » en Languedoc. En médecine rurale, on utilise les pétales de coquelicot en infusion (10 g par tasse), dans les affections ORL et oculaire. En cas d'abcès, on applique contre la joue un cataplasme chaud de fleurs de coquelicot infusées. (1) Contre les insomnies, faire bouillir quelques capsules sèches. Sa décoction fait dormir, apaise les frénétiques, ramollit le ventre ; désenfle les apostumes* des parties honteuses et fait cracher. (2)

De nos jours, les belles fleurs rouge vif et les graines légères, que la plante élabore dans une capsule savamment construite, sont considérées comme calmantes, expectorantes, pectorales et adoucissantes. Les fleurs de Coquelicot constituent l'un des composants de la célèbre "tisane pectorale", avec les fleurs de Bouillon blanc, de pied de chat, de mauve, de Guimauve, de violette et de tussilage. Elles contiennent des mucilages (adoucissant et protecteur) et des alcaloïdes (protopine, coptisine) aux propriétés sédatives et antitussives. En infusion, les fleurs de coquelicot sont un calmant efficace de la toux et des irritations de la gorge.

Le coquelicot est un plante médicinale qui lutte contre les insomnies, calmante, sédative avec un effet anxiolytique

Par leur richesse en alcaloides, les pétales et la capsule sont traditionnellment employés comme calmant. Cette activité sédative s'exerce à plusieurs niveaux : sur les récepteurs opioïdes avec un effet antalgique et légèrement hypnotique et sur les récepteurs Gabaergiques avec un effet anxiolytique. La consommation d'extrait alcoolique de coquelicot provoque un effet sédatif et anxiolytique proche de ceux obtenu par les benzodiazépines (BZD). La protopine exerce un effet Gabaergique et antispasmodique comme la coptisine (3). L’infusion de fleurs de Coquelicot, moins riches en alcaloïdes est conseillée chez les jeunes enfants.

Outre les propriétés thérapeutiques de la fleur et de la capsule et alimentaire des feuilles, le coquelicot est une belle fleur fragile que l'on aimerait pouvoir conserver quelques jours en  ornementale. Pour ce, il suffit de brûler la tige avec un briquet lors de sa cueillette et de le mettre dans un vase.

 

     Alain Tessier

Ethnobotaniste

    En savoir plus sur les plantes

 

 

BIBLIOGRAPHIE    

(1) Des hommes et des Plantes. Ed Parc Naturel régional du Vercors. 2001

(2) P. Ribon. Guérisseurs et remèdes populaires dans la France ancienne. Cévennes / Vivarais. Ed Horvath. 1983.

(3) M. Rombi. 100 Plantes médicinales. Ed Romart 1991.

 

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