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Publié par Esprit Nature

«Je meurs où je m'attache.»


Le lierre grimpant (Hedera helix) est une des seules lianes arborescentes présentes en Europe. C'est une plante capable de s'adapter à de nombreux milieux. Elle s'adapte aussi bien à la sécheresse des pays méditerranéens, qu'aux embruns du littoral atlantique. On le trouve fréquemment en bordure de sous-bois et il peut pousser en montagne jusqu'à une altitude d'environ 1000 m.

Le Lierre grimpant possède des tiges ligneuses rampantes ou grimpantes pouvant atteindre 30 mètres de long et dépasser 25 m en hauteur. Au milieu des entrenœuds, ces tiges portent des crampons munis de nombreux poils ventouses lui permettant de s'accrocher au support. Cependant, ces crampons  n'ont aucune fonction absorbante,  contrairement aux idées reçues, le Lierre n'est pas un parasite de l'arbre. Il ne l'utilise que comme support et n'affecte aucunement sa croissance. Au contraire, il le protége des intempéries et des coups de dents des rongeurs et exerce sur l'arbre, ses propriétés antibactérienne et antifongique. Des études ont montré que les tiges de Lierre grimpant étaient actives sur le Ceratocystis ulmi, le champignon responsable de la graphiose de l'Orme dont ont été victimes bon nombre d'Ormes (Ulmus campestris) au cours de ces dernières années. (4)

Le lierre grimpant possède deux types de feuilles, celles des tiges stériles, sont divisées en 3 ou 5 lobes plus ou moins profonds, avec des nervures souvent plus pâle, alors qu'elles sont entières, ovales ou en coeur, à sommet aigu sur les rameaux fertiles. Ces feuilles sont persistantes, alternes, à limbe assez coriace, vert foncé et tombent au cours de leur troisième année.

Les fleurs de Lierre grimpant portent cinq pétales de couleur jaune verdâtre. Elles sont regroupées en ombelles ovoïdes, disposées en grappes terminales. La floraison s'étale de septembre à octobre. Pollinisées, elles donnent de petites baies sphériques d'environ 10 mm de diamètre devenant noires à maturité. Elles contiennent 2 à 4 graines. Ces fruits, présents sur les plantes d'octobre à mars, constituent une ressource hivernale pour beaucoup d'oiseaux.

Un pied de Lierre pouvant avoir une grande longévité,  dans l'Égypte ancienne, comme pour les premiers Chrétiens,

le Lierre symbolisait la vie éternelle.

 

Usage médicinal pour les anciens :
Les propriétés médicinales du Lierre grimpant étaient aussi connues des Anciens, pour Dioscoride au 1er siècle de notre ère, le Lierre est utile dans de nombreuses maladies. Les fleurs macérées dans du vin sont un remède de la dysenterie ; les feuilles sont utiles contre les maladies de la rate, en interne. En externe, les feuilles sont bénéfiques contre les ulcères, les maux de dents et d'oreilles. Mais à dose excessive, « il attaque l'organisme et trouble l'esprit ».


Usage médicinal de nos jours :
Pour H. Leclerc, au siècle dernier : « Le lierre agit comme un modérateur très efficace de la sensibilité des nerfs périphériques. Sous son influence on voit, dans les rhumatismes, dans les névrites et dans les névralgies, s'atténuer la douleur qui, si elle n'est pas complètement supprimée, se montre plus sourde, plus lancinante. » (1)

En médecine traditionnelle, les feuilles de Lierre grimpant sont utilisées pour soulager les douleurs rhumatismales et névralgiques, les ulcères cutanés et les brûlures ou les entorses (Morvan). Les feuilles fraîches sont appliquées directement sur les parties affectées ou l'on prépare des compresses imbibées d'une infusion avec des feuilles séchées. Cependant, en usage externe, les feuilles de Lierre grimpant peuvent parfois provoquer des allergies cutanées.

Pour faire disparaître les cors aux pieds, faire macérer des feuilles fraîches pendant plusieurs heures dans du jus de citron et appliquer tous les jours sur le cor, jusqu'à ce que le cor se détache lors d'un bain.

Dans certaines régions et notamment en Gironde, on utilisait traditionnellement une grosse tige de Lierre grimpant évidé pour faire un gobelet, appelé « coqueluchon », dans lequel on mettait du vin à macérer pour traiter les toux et principalement la coqueluche.

En Europe, on reconnaît l'usage des feuilles de lierre grimpant pour traiter les infections et inflammations des voies respiratoires et les symptômes de la bronchite chronique d'origine inflammatoire. On attribue généralement ses propriétés médicinales aux  saponines qu'elle renferme (5 % à 8 %), notamment l'hédérine et l'alpha-hédérine. Chez l'animal, l'alpha-hédérine prévient le bronchospasme induit par l'acétylcholine. (2)

Les extraits alcooliques de Lierre grimpant exercent aussi une action antibactérienne (2), antimycosique (3)(4), complétant l'activité antitussive. Les acides phénols et les flavonoïdes possèdent une action antivirale et anti-inflammatoire. Outre les acides phénols et les flavonoïdes, les stérols participent à l'action anti-inflammatoire.


Cependant !

Cependant, comme toutes les plantes à saponosides, le Lierre grimpant n'est pas dénué de toxicité. C'est une plante allergisante qui par contact, chez les personnes sensibles, peut produire des irritations cutanées avec érythèmes, phlyctènes et même oedème. Les risques de réactions allergiques augmentent en cas d'usage répété. En usage interne, les feuilles et les rameaux ingérés à hautes doses peuvent entraîner une hémolyse et l'ingestion de Lierre grimpant est déconseillée chez la femme enceinte.

Attention, les fruits sont encore plus dangereux, l'ingestion par un enfant de quelques baies suffit à provoquer des troubles digestifs avec hypersalivation, nausées, vomissements et diarrhées.

 

suite de l'article 


     Alain Tessier

Ethnobotaniste

En savoir plus sur les plantes


Les sources bibliographiques peuvent être fournie sur simple demande.

 

BIBLIOGRAPHIE

 

(1) H. Leclerc. Précis de phytothérapie. Edition Masson. 1976.

(2) G. Balansard. Le Moniteur des Pharmacies et des Laboratoires. N° Spécial. Septembre 90

(3) A. Favel and al. In Vitro antifungal activity of triterpenoid saponins. In Planta medica. 1994. 60. pp 50-53.

(4) J.Simeray et J.P.Chaumont. Propriétés antagonistes de cent extraits de plantes supérieures vis à vis de vingt champignons parasites de l'homme ou des végétaux. In Plantes médicinales et phytothérapie 1981,Tome 15, N° 3, pp 183-188

 

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G
<br /> C'est trés bien, j'aimerai savoir si vraiment on peut faire une pommade avec les feulles de lierre, pour passer sur la cellulite, et comment fait-on?<br /> <br /> merci pour votre cite, qui met en garde le danger.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Nous recherchons le livre de J Simeray et JP Chaumont, Propriétés antagonistes de cent extraits de plantes supérieures vis à vis de vingt champignons parasites de l'homme ou des végétaux. In<br /> plantes médicinales et phytotérapie 1981, tome 15, n°3<br /> <br /> <br />
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K
j'aime beaucoup le lierre, je suis en train d'en faire pousser deux à l'intérieur, sans compter tout ceux qui poussent tout seul à l'extérieur s'accrochant après le mur ou le rosier.
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